Pas encore partie, mais le voyage a déjà commencé...

Ca y est... je sais. Je sais pourquoi je pars. La veille du départ, vous me direz, mieux vaut tard que jamais ! C'est arrivé tout à l'heure, j'étais allé garé ma voiture au boulot, et en rentrant je me poste à l'arrêt de tram et je vois : 22 minutes (oui, un dimanche soir à 23h30, il n'y a pas beaucoup de tram à Caen...). Je décide donc de descendre à pieds par ce doux soir d'été. Route de la côté de nacre, je marche sur l'allée centrale, et j'aperçois de l'autre côté de la route, allant dans la même direction que moi, un jeune homme qui fait du roller... il semble peiner un peu. J'avance sans trop faire attention, et je décide de traverser la route pour aller faire du stop, histoire de me mettre dans le bain ! Je marche donc quelques pas derrière ce jeune homme, et arrivée au rond point, je le rattrape, échangeant alors tout naturellement quelques mots du genre "ça va, pas trop dur le roller à cette heure là ?" Voilà la discussion engagée. Rudy, gabonais arrivé il y a 3 ans en France, étudiant en 2ème année de mathématiques grâce à une bourse du gouvernement gabonais. Sympa Rudy. Et dans la descente, Rudy a du mal à freiner... alors tout naturellement, je lui tends la main et lui dit de s'accrocher à moi. Là, stop. Voilà. c'est pour ça que je pars. Pour ces petits moments de rien du tout partagés avec des gens simples, ceux de la vie de tous les jours, avec leur histoire, leur présent, leur futur. Pour ces mains tendues à/par de parfaits inconnus. C'est ma came, ma drogue, ma bouffe, mon oxygène. Des rencontres imprévues en tout simplicité, sans attente ni d'un côté ni de l'autre, dans lesquelles on peut juste être soi... Ce sont ces rencontres, et d'autres, différentes, qui sont le véritable objet de ce voyage.